vendredi 30 mai 2025

Grande-Synthe


Voilà,
Nous étions partis vers le Nord, et pour moi, c'était un truc vraiment étrange et nouveau de prendre cette direction en plein été, et même tout simplement de prendre cette direction. Cette jeune femme allait me présenter à sa famille, apparemment elle y tenait. Auparavant nous avions passé quelques jours à Leffrinckoucke. Il me paraît aussi improbable désormais de retourner à Leffrinckoucke qu'à Karachi, (je me demande si ce n'est pas la première fois que je mets autant de K dans une phrase en français), mais bon j'ai bel et bien passé quelques jours à Leffrinckoucke. Un après-midi nous sommes allés faire un tour à la Grande-Synthe dans la zone industrielle de Dunkerque où j'ai pris ce cliché. J'aimais bien sa façon de s'habiller en ce temps. Ce pantalon d'été à bretelles lui donnait un genre bohème qui lui allait à ravir. Elle avait le corps d'un petit Fragonard et la tête de Bibi Fricotin. Nous avions peu de choses en commun au fond, sauf un intérêt partagé pour le rugby, et que nous travaillions dans des secteurs d'activité voisins. On s'entendait pas mal alors. Comme deux bons copains. Au fond, c'est comme ça qu'on devrait toujours s'aimer, comme deux bon copains, ça serait tellement plus simple. En tout cas je me souviens avec bonheur de ces fois où nous partions ensemble en voyage. Elle était très organisée. Oui, ce sont des doux souvenirs. Et puis peu à peu on a fini par ne plus se comprendre au point qu'aujourd'hui, il est impossible de se parler sans un certain embarras. Tant de choses que nous n'avons su nous dire et qui ont suppuré. Pourtant cette femme, sans doute plus qu'aucune autre, a fait de moi — à mon corps défendant — un autre homme, et de cela je lui serai toujours reconnaissant. Bien sûr, à l'époque où j'ai pris cette photo, je ne l'imaginais même pas. Mais ça c'est une autre histoire.... 
première publication 30/7/2013 à 12:46

mercredi 28 mai 2025

Autrefois

 

  Voilà,
"Autrefois je n'étais pas né, mais depuis je me suis rattrapé"
(Maurice Roche)

lundi 26 mai 2025

Une très étrange procession avec fanfare

 
Voilà,
Samedi dernier, non loin de la place de Catalogne, en haut de la rue du commandant Mouchotte, j'ai croisé une étrange procession. Je n'ai pas eu le temps d'accompagner, mais j'ai pris quelques photos. Après recherche, j'ai découvert que ces gens étaient membres d'une Église indépendante africaine chrétienne de type prophétique, appelée l'église Kimbangiste. 
Tout de même, il s'en passe des choses à Paris
Cette église doit son nom à Simon Kimbangu, son fondateur dont le patronyme signifiait "celui qui révèle les choses cachées". Elle est actuellement surtout présente dans l'actuelle République démocratique du Congo et dans la population congolaise émigrée issue de ce pays.
Le nom officiel de l'Église kimbanguiste est depuis 1987 "Église de Jésus Christ sur la Terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu", en sigle EJCSK, anciennement appelée "Église de Jésus-Christ sur la Terre par le prophète Simon Kimbangu".
Depuis les festivités du centenaire qui ont eu lieu le 6 avril 2021, le nom officiel devient "Église de Jésus-Christ sur la Terre par son envoyé spécial papa Simon Kimbangu".
 
Le mouvement Kimbanguiste a été créé le 6 avril 1921. Ce jour-là, Simon Kimbangu déclare que  Jésus Christ lui est apparu, ce qui lui aurait permis d'accomplir une guérison miraculeuse sur une jeune femme nommée Nkiantondo qui était dans le coma depuis plusieurs jours. La nouvelle de ces événements se répand dans le Congo-Central (Bas-Congo), mais également au Congo français (Congo Brazzaville) et au Congo portugais (aujourd'hui Angola). Des pèlerins arrivent alors au village de Nkamba. Simon Kimbangu prétend être l'auteur de nombreux miracles : guérisons de malades voire résurrection des morts. Devant l'ampleur des événements, les autorités du Congo belge se sentent menacées par le mouvement de Kimbangu. Une enquête pour sédition est ouverte, menée par l'administrateur Léon Morel. Après une arrestation ratée le 6 juin 1921, Simon Kimbangu se réfugie à Mbanza Nsanda où il déclare à propos de la décolonisation : "Les Blancs deviendront Noirs et les Noirs deviendront Blancs". Cela confirme pour les Belges les soupçons de sédition, et les recherches reprennent. Le 12 septembre, à la suite des menaces exercées sur ses proches, Simon Kimbangu et tous ceux qui lui étaient fidèles vont se rendre à Nkamba, aux autorités coloniales. Il est aussitôt arrêté et accusé de sédition par l’administrateur Snoeck. Un tribunal militaire le condamne à la peine capitale avant que le roi des Belges ne commue cette peine en prison à perpétuité accompagné de 120 coups de fouet. De 1921 à 1951, il passera donc 30 ans à la prison de haute sécurité d’Élisabethville, actuelle Lubumbashi.
Les autorités, considérant le kimbanguisme comme un mouvement subversif, prennent pendant plusieurs décennies des mesures répressives à l'égard des membres : envoi dans des camps de relégation, puis, à partir de 1940, dans des "Colonies Agricoles pour Relégués Dangereux" (C.A.R.D.).
Les adeptes parviennent cependant à maintenir des activités clandestines. Le plus jeune fils de Simon Kimbangu, Joseph Diangienda Kuntima, s'emploie à regrouper les sympathisants. L'épouse du "prophète", Kimbangu Marie Mwilu, ordonne les premiers pasteurs kimbanguistes en 1955. En janvier 1958, une pétition est adressée au gouverneur général du Congo, en vue d'obtenir la liberté du culte. Cette démarche, dont les auteurs se réclament de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de la charte coloniale et de la Constitution belge, aboutit à une première forme de reconnaissance tacite. Le 11 mars 1958, la première constitution de l'Église de Jésus-Christ sur Terre par le Prophète Simon Kimbangu (E.J.C.S.K.) est promulguée. Le 22 juin 1958, lors du premier congrès kimbanguiste, Joseph Diangienda Kuntima est reconnu chef spirituel de l'E.J.C.S.K. Une demande officielle de reconnaissance adressée à la Chambre des représentants et au Sénat de Belgique aboutit enfin à la reconnaissance officielle le 24 décembre 1959.


Du 27 avril 1959 au 8 juillet 1992, l'Église kimbanguiste a été dirigée par Joseph Diangienda Kuntima en sa qualité de chef spirituel (titre qui lui sera attribué quelque temps après), assisté de Charles Daniel Kisolokele Lukelo (chef spirituel, premier adjoint) et Paul Salomon Dialungana Kiangani (chef spirituel, deuxième adjoint). Tous les trois sont fils de Simon Kimbangu et de son épouse Marie Mwilu Kiawanga Nzitani. L'Église kimbanguiste adhère au Conseil œcuménique des Églises (COE) en 1969, et à la Conférence des Églises de toute l'Afrique (CETA) en 1974.
Depuis 1921 Nkamba est considéré par les kimbanguistes comme la nouvelle Jérusalem, selon la révélation de Simon Kimbangu. Aujourd'hui, un grand temple de 100 m de longueur sur 50 m de large comportant 37000 places assises se situe à Mbanza Nkamba, qui est l'unique lieu saint du kimbanguisme. Il est à noter qu'il existe un monastère nommé la nouvelle Jérusalem près de Moscou, qui n'a strictement rien à voir l'Eglise Kimbangiste
Au niveau international, l'Église kimbanguiste est dirigée par un chef spirituel et représentant légal assisté d'un ou plusieurs conseillers directs. Il est spirituellement considéré infaillible. Au niveau national, elle est supervisée par un collège national qui a à sa tête un président. À l'instar de chaque pays, il y a des représentants légaux qui ont la responsabilité d'une ou de régions entières. Paul Salomon Dialungana Kiangani annonce à la veille de l'an 2000 être l'incarnation de Jésus-Christ. Depuis, l'Église kimbanguiste a adopté la date du 25 mai comme jour de Noël, à la place du 25 décembre. Raison pour laquelle ce défilé s'est tenu dans la rue.
Actuellement, c'est Simon Kimbangu Kiangani, petit-fils de Simon Kimbangu, qui dirige l'Église kimbanguiste depuis le 26 août 2001. Il réside à Nkamba et a organisé deux conférences internationales dans le but de mieux faire connaître la personnalité spirituelle de Simon Kimbangu. La révision du procès de son grand-père a eu lieu de 22 juillet 2011, où le Congo actuel annule la condamnation pour sédition.
Par ailleurs, un autre petit-fils de Kimbangu revendique l'héritage spirituel, et a fondé une Église dissidente


L'Église kimbanguiste se réfère à la Bible et se réclame du Credo de Nicée mais elle reconnaît solennellement et proclame universellement Simon Kimbangu, Dieu le Saint-Esprit, Jésus Christ demeurant le Rédempteur de l’humanité. Elle prêche l’amour du prochain, l’obéissance aux lois divines et la pratique des bonnes œuvres, préceptes traduits par la devise "Bolingo - Mibeko - Misala".
Elle prône par ailleurs, aux antipodes de ses origines, l'allégeance aux pouvoirs en place, son premier précepte étant de "Respecter l'autorité de l'État". Elle a donc soutenu tour à tour Mobutu Sese Seko lorsque le Zaïre était une dictature, Laurent-Désiré Kabila après la création du Congo puis son fils Joseph. Depuis la mise à l'écart de ce dernier par Félix Tshisekedi, c'est à lui qu'elle prête désormais allégeance.
Elle proscrit les boissons alcoolisées, la danse, la drogue, l'usage du tabac, la polygamie, l'adultère, la fornication, la consommation de la viande de porc et la viande de singe, le port du pantalon taille basse pour les hommes et de la minijupe voire du décolleté pour les femmes.
La musique par contre est autorisée, et l'Église kimbanguiste dispose d'un orchestre symphonique réputé.
L’Église kimbanguiste est membre du Conseil œcuménique des Églises (COE) à partir de 1969 et de la Conférence des Églises de toute l'Afrique (CETA) à partir de 1974. Toutefois, depuis 2001, le kimbanguisme ne fait plus partie de l'œcuménisme à la suite de l'auto-proclamation du fils de Simon Kimbangu, Salomon Dialungana Kiangani, de "réincarnation du Seigneur Jésus-Christ".
Il existe plusieurs paroisses dans la région parisienne, en particulier à Montreuil et à St-Ouen.
source wikipédia

vendredi 23 mai 2025

Les mains jointes



Voilà,
nous avançons ma fille et moi vers un lieu paraît-il incroyable (j'ai lu certaines choses à ce sujet), mais la réalité sera au-delà de mes espérances. C'est un souvenir merveilleux, parce que ce jour-là, j'ai un peu improvisé notre journée et que tout est tombé juste. Alors que sur le chemin je pensais à la première fois où j'étais venu à Sintra quelques mois auparavant, et au bonheur que j'y avais éprouvé, j'ai aperçu ces mains jointes peintes sur un mur et elles m'ont ému. Et c'est parce qu'une secrète prière a depuis été exaucée que je mets aujourd'hui cette image en ligne. (première publication 5/12/2015 à 00:09)

mercredi 21 mai 2025

Chemtrails

Voilà,
je me suis retrouvé hier dans le jardin Catherine Labouré, situé dans le septième arrondissement derrière l'ancien hôpital Laennec dont on peut apercevoir la chapelle avec son toit en ardoise et un des bâtiments. J'y ai tourné quelques plans avec une caméra 360° pour une plasticienne dont je ne comprends pas grand chose au projet. Un peu bizarre et plutôt perchée, elle travaille de façon assez empirique, mais c'est une gentille personne.
 


C'était tôt le matin il faisait très beau il n'y avait pas grand monde. Je me suis efforcé de réaliser des photos qui excluraient tout signe de modernité urbaine. Mais le ciel nous trahit avec ses chemtrails. Lorsque j'étais enfant, ces traînées aperçues dans le ciel depuis la plage de Biscarrosse stimulaient l'imagination. Elles étaient rares et laissaient espérer un futur fait de voyages de l'autre côté de l'Atlantique, vers l'Amérique, comme on disait alors, une destination qui faisait encore rêver.

 

J'étais content d'être là, au soleil sous ce ciel bleu. J'ai repensé à cette anagramme d'Étienne Klein, réchauffement climatique = ce fuel qui tache le firmament. 

dimanche 18 mai 2025

En traînant dans Draguignan

  

 
Voilà,
alors que je me trouvais il y a quelques jours à Draguignan, je suis passé de bon matin par cette rue qui a la particularité d'être peinte au sol. C'est la rue de Trans. Trans est le nom d'un village en Provence (je crois que c'est là, que je suis allé pour la première fois de ma vie, un matin d'Août 1973 dans une salle de ventes, ou peut-être était-ce au village voisin des Arcs). 
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux Etats-Unis. Je me suis dit que si l'on était gouvernés par des tarés du même acabit que ceux qui sont aux affaires aux USA, il faudrait peut-être débaptiser ce village dont le nom paraîtrait désormais suspect. 
A propos des États-Unis, il faudrait qu'un cinéaste inspiré réalise, en contrepoint du film de Griffith, un autre qui s'intitulerait "Suicide d'une nation". Car depuis cinq mois c'est bien à cela que nous assistons. Quand je pense que Trump est persuadé que le fait d'avoir échappé à un attentat, est un signe que Dieu l'a désigné pour conduire les destinées de son pays, cela inciterait plutôt à l'apostasie. Il ne se passe pas une journée sans qu'une décision délirante ne soit prise par lui ou un de ses affidés outre-Atlantique. C'en est presque fatiguant. Jamais on aurait imaginé qu'autant de crétins soient aux responsabilités dans ce pays.
 

Sinon les motifs que les hasards de la promenade peuvent parfois offrir constituent une distraction opportune. Pour se reposer du flot incessant et accablant des nouvelles du monde, toutes plus anxiogènes les unes que les autres, le cerveau recompose à partir de menus détails une réalité intersticielle où trouver refuge et apaisement. Il suffit de se tenir comme un idiot devant le mur et attendre que la pression retombe.

jeudi 15 mai 2025

Une perspective insolite

Voilà,
je me souviens très bien, j'étais plutôt content lorsque j'ai réalisé ce cadre, l'été dernier. La perspective est plutôt insolite, prise sur le Rocher des Dombs où se trouve une modeste vigne. De la ville en contrebas on ne distinguait plus que la tour de l'horloge. Quelqu'un aurait pu, s'il s'était tenu au même endroit, voir la même chose deux siècles auparavant. 
J'ai aimé ce moment de suspension loin de l'agitation festivalière. 
Un moment j'ai oublié la fatigue et la peur.

mercredi 14 mai 2025

Tirage ce soir

 
Voilà
j'ai pris cette photo il y a fort longtemps, non loin du marché des enfants rouges dans le troisième arrondissement de Paris. Là se trouve la boutique "images et portraits" de Fabien Breuvart, photographe plasticien. Il s'est spécialisé dans la revente de photos trouvées, anciennes  et anonymes. J'aime bien, lorsque dans une image, apparaissent d'autres images et aussi lorsqu'il y a de l'écriture ou de la typographie. Je m’étonne de ne l’avoir encore jamais publiée sur ce blog.

lundi 12 mai 2025

Les temps sont flous

 
 
Voilà,
en fait les dirigeants corrompus d'Israël ont, en 18 mois, fait très fort. 80 ans après la libération des camps, ils sont, en devenant à leur tour génocidaires, parvenus d'une part, à insulter la mémoire de toutes les victimes de la Shoah autant que celle des victimes du 7 octobre, à d’autre part légitimer par leur action le Hamas et faire oublier à une bonne partie de la gauche française — et sans doute ailleurs dans le monde —  que c’est une branche armée des frères musulmans organisation radicale et fanatique islamiste dont nombre de groupes affidés ont perpétré ces quinze dernière années des actes terroristes un peu partout en Europe. Ensuite ils ont ravivé l'antisémitisme en France dans les milieux de la gauche dite révolutionnaire où, comme en témoignent certaines publications sur facebook, quelques néo-trotskistes perpétuent la ligne Pierre Guillaume. Enfin, Netanyahou et ses deux tarés Smotrich et Ben-Gvir, sont arrivés, après les avoir invités dans leur pays, à faire passer  les dirigeants de l'extrême-droite française pour des philosémites.
Bien sûr, des voix s'élèvent en Israël et dans la diaspora contre le nettoyage ethnique des palestiniens — qui n'est pourtant pas une nouveauté en soi —. Cela donne ainsi l'occasion aux juifs de montrer que lorsqu'ils ne sont pas d'accord entre eux, ils peuvent se haïr les uns les autres avec une férocité qui égale celle que certains parmi eux destinent aux arabes. A certains, en France, il est reproché leur prise de conscience trop tardive. Les voilà taxés "d'ouvriers de la douzième heure". On les accuse de ne s'occuper que maintenant du destin de Gaza. Au lendemain de la confirmation des dirigeants israéliens du projet d'annexion totale de ce territoire, il s'agirait pour eux de simplement sauver leur image médiatique. 
C’est là, de mon point de vue, une belle manifestation de connerie. Si tu milites pendant longtemps pour une cause — en l’occurrence la défense du peuple palestinien et la reconnaissance du génocide de Gaza —, tu devrais te réjouir de rallier à ton point de vue ceux qui, selon toi, ne cessaient de se tromper, et qui — si tu penses aussi cela — justement bénéficient de relais importants dans l'opinion. Si tu continues de leur reprocher ce qu’ils ont fait ou pensé antérieurement, cela montre simplement que ton action n’est pas si altruiste que ça. Que nous disent au fond ces imprécateurs ? Qu’il sont fiers d’avoir bien pensé avant tout le monde et d'avoir eu raison en premier ? La belle affaire ! Et que ceux qui n’ont pas pensé comme eux et en même temps ne méritent pas de reconnaissance ? C'est peut-être que pour tous ces gens leur ego et leur soif de pouvoir compte plus que la cause défendue. Pour eux, quoi qu’elle fasse, toute personne qui n’a auparavant pas pensé comme eux est porteuse d’une faute originelle. 
Que faire dès lors de ces gens là, qui n'ont pas eu la même clairvoyance ? Faudrait-il les envoyer dans des camps de rééducation idéologique comme au temps de Pol Pot au Cambodge ?  Ces nouveaux ralliés doivent-ils faire leur autocritique et s’humilier publiquement ? 
Sur les réseaux sociaux certaines de ces invectives s'achèvent par "nous n’oublierons pas". Quels règlement de compte ultérieurs cela laisse-t-il augurer si l'occasion se présente. Que signifient ces menaces ? Il me semble pourtant qu'on ne défend pas une cause au nom de la pureté idéologique mais pour la justesse de la cause. 
Ce que je vois là-dedans c’est qu’on n’a pas le cul sorti des ronces. La connerie est quand même bien chevillée à l'humain. C'est même ce qui le singularise.
Il faut lire ou relire "Quelque part dans l'inachevé" ce livre d'entretiens entre Jankélévitch et Béatrice Berlowitz (oui oui ce sont des juifs mais c'est bien quand même, je vous l'assure ). Le chapitre XVII intitulé "le piège de la bonne conscience" et le chapitre XIV intitulé "ces quelques fausses notes" éviteraient, à condition de les comprendre, les jugements hâtifs et péremptoires de certaines bonnes consciences.
Ah oui, pour ceux qui l'ignorent il existe un point d'ironie dans ce texte.
Pendant ce temps-là au Soudan, treize millions de personnes ont été déplacées de force depuis Avril 2023. Huit millions à l'intérieur du pays, et quatre millions dans les pays voisins. Une bagatelle. Mais à la bourse des émotions sur les réseaux sociaux, ce n'est pas une bonne affaire. Pas plus que le sort des ukrainiens qui depuis plus de trois ans résistent à l'impérialisme russe.
Nous vivons une époque formidable et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. 
A part ça, je note qu'à Paris à l’Orangerie des Tuileries une exposition est consacrée au flou, et qu'une rétrospective sur le même thème se tient à la cinémathèque. Faut-il y voir un signe des temps ? Tout se mélange tout est confus on a du mal à faire le point.  "Les gens sont fous, les temps sont flous" chantait déjà Dutronc à une époque qui rétrospectivement paraît bien légère. Cela m'offre en tout cas un prétexte pour sortir cette photo prise fin Juin 2021 (je crois me souvenir qu'il y faisait très chaud certains matins) du côté des jardins du Palais-Royal.
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dimanche 11 mai 2025

Pêle-mêle avec peintures murales

Voilà,
au cours de mes promenades bellevilloises évoquées précédemment, je suis passé par la rue de la Villette où j'ai aperçu ces oiseaux multicolores sur la façade d'un groupe scolaire. C'est un quartier très prisé des muralistes qui s'en donnent à cœur joie un peu partout. 
Rue des cascades, où je suis déjà passé il y a longtemps, j'ai trouvé un autre motif animalier sur le rideau de fer d'un café littéraire.
 

Bien que le quartier ait beaucoup changé depuis, j'ai repensé à ce film de Maurice Delbez intitulé "un gosse de la butte" et rebaptisé "rue des cascades". On y voit en particulier Suzanne Gabriello, cette comédienne pour qui Jacques Brel aurait écrit "Ne me quitte pas" dans un autre café, situé sur la butte Montmartre. L'action du film se passe dans un café épicerie "Le postillon" qui n'a pas survécu, à la différence du Vieux Belleville, rue des envierges.


Le film de Maurice Delbez est disponible en streaming sur le net et je le recommande. Il était particulièrement audacieux pour l'époque.  Il raconte l'histoire d'Hélène, séduisante veuve quadragénaire interprétée par Madeleine Robinson et mère du petit Alain,  qui tient un café-épicerie-crémerie à Ménilmontant, alors en pleine évolution en ce début des années 1960. Lorsqu’elle essaie de refaire sa vie avec Vincent, un Antillais de vingt ans son cadet, Alain témoigne d’abord de l’hostilité à ce dernier avant d’être conquis par sa gentillesse et de devenir son ami. À cause d’un drame de la jalousie où sa voisine et amie Lucienne est assassinée par son mari qui l'a surprise en flagrant délit d'adultère avec son neveu plus jeune, Hélène prend conscience de sa grande différence d’âge avec Vincent et décide de mettre fin à leur liaison.Le film évoque sans détour le désir féminin, montre un couple mixte.  Au début des années soixante, l'histoire d'une mère blanche qui refait sa vie avec un jeune Noir de vingt ans son cadet, dans le décor presque sauvage du Belleville des années 1960, cela devait être trop audacieux. Le film n'a guère séduit les critiques et les directeurs de salles ont refusé de montrer le film. Le réalisateur Maurice Delbez, a du éponger 40 millions de francs de dettes. Il a pu cependant revoir son film ressorti en 2017 dans une copie neuve peu de temps avant sa mort. Il repose à présent dans un charmant petit village de l'Aveyron.

jeudi 8 mai 2025

Tourisme à Belleville (1)

Voilà,
il était entendu avec ma fille que je lui laisserais mon appartement début mai pour qu'elle accueille des amies qu'elles avait connues lors de son séjour Erasmus à Barcelone en 2023 et avec lesquelles elle est restée liée.  Mon partenaire de jeu de la pièce "cendres sur les mains" qui profitait du pont du premier mai pour partir en excursion avec sa douce, m'a proposé son logis pour cette période. 
J'ai donc, pendant quatre jours, fait le touriste du côté de Belleville, qui n'est pas un quartier où je viens souvent. C'était formidable. J'en ai profité pour me balader, — parfois tôt le matin — dans les alentours sous une chaleur estivale (un peu inquiétante pour la saison). Mes pas m'ont ainsi mené sur la butte Bergeyre, dont on aperçoit les vignes en premier plan et d'où l'on peut distinguer au loin la butte Montmartre. C'est un îlot résidentiel difficilement accessible habité par des célébrités, des artistes pour la plupart.


Je montrerai d'autres photos de ce bref séjour à l'autre bout de Paris. Belleville est un quartier très attachant avec une grande diversité de populations et de milieux sociaux. Bien sûr, les multiples rénovations urbaines de ces cinquante dernières années l'ont beaucoup transformé, mais il garde toutefois un cachet très particulier et n'a en rien perdu de son âme.

jeudi 1 mai 2025

Sur un rocher, face à la mer

 
Voilà, 
l'orage est passé, le jour décline doucement, bientôt on ne fera plus la différence entre un fil noir et un fil blanc. Ils sont là, au pied de la corniche devant la mer étale. Il est possible que ce paysage magnifique ne les étonne plus guère tant il leur est devenu familier. 
Je ne fais que passer, mais je les vois de loin. Ils me semblent jeunes et — je ne sais pas pourquoi — cela m'émeut, qu'ils soient là, comme ça, tous les deux. Ils sont dans le temps des commencements. Ils ne se doutent pas que ça passe vite, une vie.

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